Un cœur nouveau, un souffle nouveau… ».
Risquer un nouveau départ dans les petits et les grands domainesde ma vie… il est déjà tellement difficile de changer les petites habitudes sauf dans mes résolutions innocentes de début d’année que je ne tiens pas toujours.
« Si nous ne changeons pas radicalement notre manière d’être, l’avenir des générations futures semble fortement compromis ».
Ce cri d’alarme de la part des experts de la vie économique, politique et religieuse est devenu récurrent.
Ezéchiel a la charge de proclamer aux siens un message de ce genre. Entreprise difficile que de parler devant un peuple « au visage obstiné et au cœur endurci » (Ez. 2,4).
En effet, le peuple fait la sourde oreille face au message de ce fils de famille de prêtres aristocrates, un des premiers à être déporté à Babylone.
C‘est au sein de cet endurcissement que résonne cette promesse :
Je prendrai de votre poitrine votre cœur de pierre et je mettrai en vous un cœur de chair (Ez. 11,19).
L’artiste Stefanie Bahlinger représente cette promesse par ce cœur rouge qui « touche au but » tandis que le cœur sombre rate sa cible.
Qui d’entre nous aime se laisser dire qu’il est « passé à côté »?
Pourtant, « passer à côté » de la vie, de son sens voulu par Dieu c’est ce que nous appelons dans notre jargon le « péché ».
Mot impossible et imprononçable pour une humanité pourtant en recherche de changement et de salut.
La cible dorée est barrée d’une croix comme pour marquer le lieu de rencontre entre ciel et terre, Dieu et la créature humaine. Par la croix est posée la pierre angulaire de toute nouveauté, de tout changement, de toute création nouvelle.
« Je vous donne un cœur nouveau et un esprit nouveau. »
Au-delà de l’événement en soi, Pâques et la résurrection sont avant tout un état d’esprit : les choses ne sont pas fatalement ce qu’elles sont: « quiconque veut que le monde reste ce qu’il est ne veut pas qu’il reste.. » disait Jörg Zink, poète et théologien allemand disparu cette année (« Wer will dass die Welt so bleibt wie sie ist, will nicht das sie bleibt »).
Laissons-nous nous imprégner d’un cœur et d’un esprit nouveau avec toute la promesse et les risquesque cela suppose. Un mot, un petit geste suffisent pour ouvrir ce qui est endurci.
Une petite pierre, à l’instar des cercles qui entourent notre point doré, suffit pour créer des ondes qui touchent loin et profond.
Christophe Zenses