Histoire et patrimoine

Les secrets de l’église :

  • Vraisemblablement de fondation mérovingienne.
  • Le curé est nommé au Moyen Age par l’abbaye d’Andlau qui lève la dîme.
  • Autel de Vierge (1328), de la Trinité (ou du Saint Esprit, 1510).
  • En 1525, Nicolas ZIEGLER, Seigneur de Barr, achète à l’abbaye la dîme et la cour dîmière. Les prêtres sont alors nommés par lui.
  • Vers 1540, les fils de Nicolas ZIEGLER introduisent la Réforme.
  • Jusqu’en 1685, le culte est uniquement protestant.
  • En 1685, sur ordre du roi, réintroduction du catholicisme.
  • De 1685 à 1826, régime de simultanéum.
  • Le choeur est réservé exclusivement aux catholiques, la nef est commune, de même que le clocher dont le rez-de-chaussée sert de sacristie.
  • L’église étant trop petite, les frictions sont nombreuses.
  • En 1826, une nouvelle église est aménagée pour les catholiques.
  • En 1850, la nef de l’église protestante est démolie et reconstruite en 1852.
  • L’ancien clocher est conservé.

Architecture

L’église médiévale était entourée d’un cimetière fortifié, refuge pour la population, le bourg n’étant pas fortifié. le clocher servait de beffroi. La nef a été reconstruite au 16ème siècle. L’église était à demi-souterraine, adossée à la montagne, sombre et humide. Il n’en reste plus que la tour datée du 12ème siècle pour les étages inférieurs à bandes lombardes, du 16ème siècle pour le dernier étage à fenêtres gothiques et masques grotesques. Les cadrans de l’horloge cachent les ouïes romanes. Le rez-de-chaussée est voûté d’arêtes.
Le clocher abrite trois monuments provenant de l’ancienne nef : la dalle funéraire du bourgeois Caspar BONGART (1504), celle du chevalier Heinrich WEPFERMANN, ainsi que le monument de Nicolas ZIEGLER martelé lors de la Révolution, dont n’est conservé que le Christ bénissant (1526 ou 27). Sur la façade du clocher, bas-relief représentant le Christ bénissant.

La nef a été reconstruite de 1850 à 1852 d’après les plans de l’architecte de l’arrondissement de Sélestat, RINGEISEN, qui a aussi dessiné l’ameublement. Les fidèles sont groupés autour de ce qui fait l’essentiel du culte : la Parole (la chaire), les sacrements (autel) et la louange (orgue).

Orgue

Il y a un orgue dès le milieu du 17ème siècle ; en 1737, Jean SILBERMANN construit un orgue de 13 jeux.
En 1851-52, l’orgue actuel est installé par la maison STIEHR de Seltz, il réutilise 4 jeux de l’orgue SILBERMANN. Classé monument historique en 1971, il est restauré en 1977 puis en 2002. Il est doté de 43 jeux.

Tapisseries

Un tapis brodé de bouquets de fleurs confectionné par les dames de la paroisse pour l’inauguration de la nouvelle nef, le 28 mars 1852, est accroché aux murs côté clocher, sous la tribune.
Sous la tribune, à gauche de l’autel, se trouve une tapisserie berbère offerte par l’épouse de M. Kleinknecht, paroissien, ancien administrateur en Algérie sous De Gaulle.

Mouvement d’horloge

Ce mouvement, exposé sous vitrine, est celui de l’horloge installée en 1851 par J.B Schwilgué qui a également construit l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg.
Il a servi jusqu’à son remplacement par un mouvement électrique.
Il a été descendu de sa place d’origine, sous les cloches, et restauré en 2006 par l’entreprise Voegele.

 Vitraux

De part et d’autre de la chaire se trouvent deux vitraux offerts en 2005 par M. Charles Hering, paroissien, et réalisés par M. Philippe Simonin, maitre verrier, spécialisé dans les vitraux d’arts.

Sacristie

La sacristie, Kerichestevel, a été construite comme la nef en 1852, mais elle contient des éléments d’un patrimoine parfois plus ancien comme la chaire et l’autel de l’ancienne église. Le socle de pierre qui soutient la chaire porte deux dates : 1571 et 1679. La première renvoie à une chaire maintenant disparue, la deuxième rappelle une réparation de l’église après le grand incendie qui ravagea la localité en 1678. Les mêmes artisans barrois ont aussi édifié l’autel en 1685 : le menuisier Balthasar Roth, le tourneur Johannes Speckel et le serrurier Georg Krauss. C’est un autel-armoire qui permettait de ranger les objets du culte, l’autel protestant, dans la nef, ne devait pas cacher l’autel catholique situé dans le chœur. Autel et chaire sont d’un très beau travail de style baroque, avec colonnes et têtes d’ange.
En 1767, la paroisse a acheté le grand coffre d’archives en fer, muni d’une serrure à secret. A l’intérieur une plaque de cuivre porte la date, le dessin d’un calice et les initiales des responsables de la paroisse.

Au mur est fixée une dalle de pierre descendue du dernier étage du clocher lors des travaux en 2006. Une date en chiffres arabes encadre un calice. 1474 (ou 1454 ?) commémore la construction de l’étage gothique du clocher, peut-être même une reconstruction de l’église.
Au mur aussi, le tapis rouge vif, confectionné par le pasteur Karl Daniel Nehlig en poste à Barr de 1889 à 1899 ; il l’a réalisé durant une longue maladie en utilisant des restes de tissu et a été offert à sa mort (1899) à la paroisse pour être utilisé lors des mariages.
Une lettre autographe d’Albert Schweitzer à la paroisse de Barr a été encadrée pour assurer sa conservation.