« Enfin, ayez tous les mêmes pensées et les mêmes sentiments, aimez-vous comme des frères et des sœurs. Soyez bons, et faites-vous petits les uns devant les autres. Ne rendez pas le mal pour le mal, ne rendez pas l’insulte pour l’insulte. Au contraire, répondez : « Que Dieu te bénisse ! » En effet, quand Dieu vous a appelés, c’était pour vous donner une bénédiction. Les Écritures disent :
« Est-ce que tu veux avoir une vie agréable et connaître des jours heureux ? Alors ne dis pas de mal des autres. Évite les mensonges. Fuis le mal, et fais le bien. Recherche la paix et poursuis-la.
Oui, les yeux du Seigneur se tournent vers ceux qui lui obéissent. Ses oreilles entendent leurs cris, mais il s’oppose à ceux qui font le mal. »
Si vous cherchez à faire le bien de tout votre cœur, qui vous fera du mal ? Et puis, si un jour vous souffrez parce que vous faites le bien, quel bonheur pour vous ! N’ayez pas peur des gens et ne vous laissez pas troubler ! Mais reconnaissez dans vos cœurs que le Christ seul est saint, il est votre Seigneur. » 1Pierre 3 v 8-15a
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Nous sommes tous chrétiens, nous qui croyons que Christ est venu parmi les hommes pour notre salut. Il est alors tentant de se croire arrivé, alors que c’est là que tout commence.
Dans les premiers temps de l’église, avant d’être appelés chrétiens, les premiers croyants e désignaient eux-mêmes comme « ceux de la voie ». C’est-à-dire ceux qui suivent le chemin que leur indique Christ. Rappelez-vous, Jésus disait : « je suis le chemin, la vérité et la vie ». Ces gens-là avaient compris que croire signifie aussi suivre. Etre chrétien c’est donc adopter un certain style de vie.
Du moment que nous croyons que Christ est notre sauveur, il paraît évident qu’il a aussi quelque chose à nous dire quant à l’orientation que devrait prendre notre vie. Ce qu’il nous propose, c’est de poser sur notre existence sa marque de fabrique. Elle se résume en un seul mot : l’amour. Jésus a dit à ses disciples que c’est à l’amour qu’ils se portent les uns aux autres que le monde reconnaîtra qu’ils sont ses disciples.
Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui ? Comment articuler cette Parole de Dieu concrètement dans notre quotidien ? Parce que c’est bien dans notre vécu au jour le jour, que nous avons besoin d’une boussole qui nous indique quel chemin choisir et quel chemin éviter. Or si la foi n’est qu’une sorte de morale qu’on m’impose, si elle n’a rien à m’apporter dans ma vie de tous les jours, alors à quoi bon ? Nous avons besoin d’être enrichis par le contact avec la Parole de Dieu.
Or justement, le texte que nous venons de lire est éminemment pratique. Il nous parle de choses concrètes, qui gardent tout leur sens aujourd’hui. Vous avez remarqué qu’il n’est pas question de grandes œuvres qu’il nous faudrait faire. Il n’est pas question non plus de partir en mission aux confins du monde ou de nous investir dans je ne sais quel oeuvre humanitaire. Non, ce passage de la Bible nous parle de ces petites choses qui s’inscrivent dans les actes simples de la vie. Et cela concerne essentiellement nos rapports aux autres.
De quoi est-il question ?
D’ouverture aux autres. Il est question de bonté, de temps accordé à l’écoute de l’autre, de laisser à chacun sa place et son importance. Pourquoi ? Parce qu’aux yeux de Dieu personne ne devrait être laissé de côté. Personne n’est inutile.
C’est notre modèle de société qui stigmatise ceux qui ne sont pas assez rentables, pas assez doués, trop lents ou trop faibles. Mais ce modèle nous en voyons les conséquences autour de nous. Les gens sont mis sous pression, dès l’école.
Les uns sont à cran, méfiants les uns envers les autres. Rivalités et conflits s’installent.
D’autres tombent malades. Dépressions et burnout deviennent monnaie courante. Et personne ne sait plus comment arrêter cette machine qui nous broie. Le Christ nous propose un autre schéma de vie, qui remet l’humain au centre.
Cela commence par nos attitudes : Il y en a certaines dont nous devons nous méfier.
De la colère lorsqu’elle n’est pas maîtrisée.
De l’absence de pardon,
De la rancune et du désir de vengeance qui font un cocktail si explosif.
Dieu nous invite clairement à sortir de ces spirales destructrices pour devenir celui qui commence à reconstruire quelque chose.
Cela concerne nos paroles : Dieu nous invite à prendre conscience de leur poids et de leurs effets. Dieu a créé tout ce qui existe par sa seule parole. Il dit, et la chose arrive. Nous ne sommes pas Dieu, cependant nos paroles sont également créatrices, dans une certaine mesure. Par elles nous apportons joie ou tristesse, colère ou réconciliation. Nos paroles peuvent créer les bases de la confiance, elles peuvent aussi semer le trouble au point de briser pour des années des relations précieuses. Le Christ nous invite à nous souvenir que nos paroles ont du poids, les mots en l’air n’existent pas.
Le texte de ce matin nous invite à réfléchir sur ces aspects du message de l’Evangile :
La bonté, la bienveillance, l’écoute, savoir pardonner, savoir se taire parfois. Et mesurer l’impact de nos paroles en ne laissant pas nos émotions les dicter. Cela peut changer le cours de notre vie et la qualité de nos relations avec les autres.
Ne croyons pour autant, que cela dépend uniquement de nous. Ce serait écrasant et décourageant comme une leçon de morale. Car Dieu sait bien de quoi nous sommes faits. Il connait nos forces et nos faiblesses, nos qualités et nos lacunes.
Le Christ nous indique effectivement un chemin particulier qui n’a à priori rien de facile. Cependant il ne nous met pas sous pression en nous fixant des objectifs hors de notre portée.
Il n’est pas là comme un père moralisateur et fouettard, qui va nous condamner au premier faux pas. Non.
Il ne nous fixe pas non plus un niveau à atteindre, il nous indique une destination vers laquelle nous rendre. Car ce qui compte aux yeux de Dieu, ce n’est pas tant qui nous sommes, mais qui nous pouvons devenir. L’important c’est que nous soyons en chemin, c’est que nous allions dans la bonne direction, celle justement, que nous montrent les Ecritures.
Il n’y a donc pas lieu de se sentir découragés, encore moins coupables, ce serait totalement contreproductif. Les paroles du Christ sont pardon et lumière pour celui qui vient à lui. Elles sont autant de panneaux indicateurs, dont la vocation est de nous montrer la bonne direction.
Alors peu importent nos échecs et nos manquements, ce qui compte c’est notre intention d’aller dans le sens que le Christ nous indique.
Soyons assurés que nous ne sommes pas seuls sur ce chemin. Beaucoup y marchent, et le Christ lui-même nous y a précédés. Il nous y devance pour nous guider, et nous soutenir dans nos efforts. Dans nos prières, disons-lui nos doutes, nos échecs, nos espérances, nos besoins et nos attentes, il nous écoute. David nous parle dans les psaumes de ce Dieu qui vient en aide à ceux qui font appel à lui. C’est aussi la promesse que le Christ nous laisse lorsqu’il nous invite à reconnaître sa présence dans nos cœurs.
Prédication donnée lors du culte du 24 juin 2018
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